Par Phil Butler – Le 11.04.2016 – Source New Eastern Outlook
WikiLeaks nous a appris que les Panama Papers ont été fournis par le gouvernement des États-Unis, des ONG de la nébuleuse Soros, ainsi qu’un groupe de journalistes occidentaux. Les preuves sont aujourd’hui irréfutables. Au cours des dernières décennies, un vaste réseau a été mis en place pour non seulement contrôler l’information, mais pour influencer l’appareil législatif des sociétés dans lesquelles ce réseau opère. Ce texte est le premier document à charge contre ce Nouvel ordre mondial qui se met en place. Il propose un regard nouveau sur les États baltes, et analyse la vraie nature inflammable de ce Nouvel ordre.
Les révélations contenues dans les Panama Papers ne sont que la nouvelle phase de la campagne de désinformation à laquelle nous sommes soumis depuis des décennies. Aujourd’hui, le monde de l’information est chamboulé par un groupe de journalistes et de laquais du capital, qui ont pour mission de camoufler la vérité. Aujourd’hui, mon récit porte sur une seule des tentacules de la pieuvre, sur une facette d’un des sicaires au service du Nouvel ordre mondial, George Soros.
Sa Fondation DOTS, précédemment connue sous le nom de Fondation Soros-Lettonie, nous apporte les preuves irréfutables dont je parle. Mais avant que je ne tourne le projecteur sur cette ONG, mes lecteurs devraient d’abord se familiariser avec George Soros le financier, George Soros le philanthrope imposteur.
Les imposteurs de haut-vol: George Soros
Né à Budapest en 1930, le vrai nom de George Soros est Gyorgy Schwartz, un pseudonyme qu’il a adopté au moment de son émigration à Londres après la Seconde Guerre mondiale. Avec une fortune actuelle estimée à 26 milliards de dollars, son passé est loin d’être banal, c’est même du matériau de création pour le personnage du méchant dans un film hollywoodien.
Collaborateur avec les nazis à Budapest en 1944 et 1945, l’adolescent Gyorgy leur dénonçait ses coreligionnaires juifs, aidant à les déposséder et à cataloguer leurs avoirs, pendant que les sbires d’Hitler déportaient environ un demi-million de juifs hongrois vers les camps de la mort.
Soros sortit diplômé de la London School of Economics dans les années 1950. Il entra dans la carrière bancaire, d’abord au sein de la banque commerciale londonienne Singer & Friedlander, avant d’émigrer aux États-Unis pour travailler pour F.M. Mayer à New York. Son ascension dans les rangs des spéculateurs boursiers est depuis devenu un récit légendaire. On dit que sa vente à découvert sur la livre sterling contre le Banque d’Angleterre lors du Black Wednesday [en 1992, NdT] lui a rapporté son premier milliard de livres sterling. Mais ce n’est pas sur sa fortune qu’il faut s’attarder pour comprendre le rôle qu’il joue dans le chaos actuel, mais plutôt sur sa philosophie et ses stratégies.
Soros, malgré tout ce qu’on peut dire d’autre sur lui, est un destructeur effréné qui a toujours été énigmatique, et qui retourne à l’envers chaque concept dont il se réclame. C’est flagrant lorsqu’on analyse ses emprunts intellectuels à Karl Popper, qui théorisa le premier, dans les années 1940, le concept de ce qu’est censée être une société ouverte (open society). Nous n’avons pas le temps ici pour une leçon de théorie politique, mais il faut retenir que Popper eut une influence majeure sur le façonnement de la duplicité qui caractérise Soros. Je parle de duplicité, parce que le début de carrière du milliardaire à Budapest, faite de survie et de trahison, a forgé les traits d’une personnalité qui n’eut pas déplu à Machiavel. C’est cette duplicité qui rend Soros si dangereux, car elle lui permet, à lui et tant d’autres, de manipuler le public, de se présenter comme un philanthrope, tout en étant en même temps un milliardaire cupide.
«Il n’y a point d’entreprise plus difficile, plus douteuse, ni plus dangereuse que celle de vouloir introduire de nouvelles lois.» – Machiavel
Tout ce qu’on a besoin de savoir pour comprendre des personnages comme Soros est le fait suivant: à chaque fois que quelque chose se fait au détriment d’une société, c’est au bénéfice du cartel de Soros et ses semblables. Soros ne donne pas, il prend, un point c’est tout, même si c’est maquillé derrière l’excuse de faire des affaires. On constate que Soros se réclame d’esprits brillants tels que Karl Popper, pour ensuite trahir ses idéaux à chaque fois qu’il pouvait manipuler à son avantage les principes de la société ouverte. Mais assez avec ce George Soros, qui ne fait que se mentir à lui-même et qui trahit tout principe ressemblant de près ou de loin à un ordre social, si ce n’est son attachement à l’élitisme. Soros se ment à lui-même quotidiennement.
Le Lebensraum à l’américaine
«Nous ne souhaitons pas être un mouvement composé de quelques intellectuels, mais plutôt un mouvement qui peut plaire aux masses. La propagande se doit d’être populaire, et non pas intellectuellement séduisante. Il n’est pas du ressort de la propagande de découvrir des vérités intellectuelles.» – Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du IIIe Reich.
La Fondation DOTS, anciennement Fondation Soros-Lettonie, a été créée en 1992, immédiatement après l’effondrement de l’Union soviétique. C’est à partir de ce moment que Soros a commencé à financer l’éducation supérieure, et à descendre progressivement jusqu’à l’école secondaire. Puis, à partir de 1994, Soros a commencé à encourager les étudiants lettons à étudier à l’étranger, puis à leur distribuer des bourses d’encouragement. A partir de 1995, il a commencé à injecter des financements destinés à influencer le système judiciaire letton, par le biais de la création du Centre de formation judiciaire letton. Cette partie est centrale à sa stratégie: lier l’Association des avocats américains au processus de transition vers l’État de droit d’un État inexpérimenté. En même temps, Soros a financé un Centre pour ONG, où les fonctionnaires pouvaient recevoir gratuitement des leçons de langues étrangères. Influence de la pensée, de la loi, du langage, tout cela a des implications majeures sur une administration, mais tout ceci a été camouflé derrière le cache-sexe de la philanthropie.
En 1996, la publication de l’ouvrage Homme et Société a représenté un tournant pour l’établissement du Nouvel ordre de George Soros en Lettonie. Vingt-six des grands classiques philosophiques mondiaux ont été traduits en letton, permettant à Soros de mettre un premier pied dans l’édition en Lettonie. Puis en 1998, il a créé le Centre Soros pour l’Art contemporain, ainsi que la Faculté d’études supérieures de droit de Riga. Entre 1990 et 2002, les activités de Soros ont pénétré chaque pan de la société civile lettone, du droit à l’éthique, aux handicapés et aux arts. Le petit État balte est devenu une sorte de cas d’étude en matière de conversion, une sorte de rat de laboratoire pour les expériences de Soros en nouvel-ordre-mondialisme.
Puis en 2003, la Fondation Soros a co-établi le Centre d’Administration PROVIDUS [sorte d’école nationale d’administration lettone, NdT]. Cette initiative, comme de nombreux autres projets estampillés Soros, est maintenant soutenue par la Commission européenne, mais aussi par le ministère de l’Éducation et des Sciences de Lettonie. Ce projet PROVIDUS nous montre la méthodologie Soros pour créer un processus de transformation profonde dans un État, où des centaines d’ONG, de sociétés privées et d’agences gouvernementales peuvent désormais s’engouffrer.
Ce procédé a ensuite évolué, les succès de ces expériences de manipulation transformatrice des sociétés civiles ont été clonés, ce qui nous permet de voir de façon si claire la manière dont Soros et les élites du Nouvel ordre mondial travaillent.
Ces mécanismes de contrôle subversifs ont été installés au cœur des sociétés occidentales, en particulier celles des pays d’Europe de l’Est, où l’URSS a été présentée comme l’ennemi de la liberté. Cependant, ce sont les connivences entre l’UE, Soros et les tenants du Nouvel ordre mondial, que je trouve les plus dignes d’intérêt.
Un rapport indépendant que j’ai rédigé a révélé un financement helvético-roumain de ces Panama Papers; et je découvre aujourd’hui une connexion helvético-lettone à une initiative de Soros. Ce Programme de coopération Lettonie-Suisse, qui soutient financièrement PROVIDUS, est calqué sur le modèle du Programme de coopération Suisse-Roumanie qui soutient une organisation appelée Projet de recensement du crime organisé et de la corruption, elle-même un satellite du Centre pour la probité des fonctionnaires, et du Consortium international des journalistes d’investigation (de son acronyme anglosaxon ICIJ), le même qui a révélé les Panama Papers.
Nous enfoncer maintenant plus avant dans ce dédale de collusions, ne ferait que nous distraire de la preuve irréfutable que constitue ce rapport. Je préfère m’attarder sur les principaux projets de Soros en Lettonie, et démontrer comment sa stratégie coïncide avec, ou tout du moins facilite, les objectifs de politique étrangère de Washington envers la Russie et les anciennes républiques soviétiques.
En 2005, la Fondation Soros a lancé un programme appelé Pour une Europe plus large (Wider Europe), au sein duquel la Biélorussie, l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie ont été identifiées comme des partenaires d’une UE élargie. Simultanément, tout au long des années 2000, la Fondation Soros-Lettonie a élargi le champ et l’ampleur de ses activités dans tous les aspects de la vie du pays. Les financements et le trafic d’influence ont été projetés au plus profond du pays jusque dans les zones rurales. Un effort de pénétration du pays a été entrepris dans les champs juridique, politique, et jusque dans le processus électoral.
C’est à ce moment, vers la fin 2002, que les agents d’infiltration de Soros ont commencé à pénétrer les champs des affaires, de la justice et de l’administration du pays. Puis, en 2011, les ONG de Soros ont créé une initiative appelée Moi aussi je peux être Premier ministre, suivie d’une autre appelée Re: Baltica, une organisation à but non-lucratif qui produit soi-disant du journalisme d’investigation au service de l’intérêt public. Un coup d’œil à l’organigramme de Re: Baltica nous révèle la présence de personnages-clés de la nébuleuse de think tanks financés par Soros, à l’instar de Vita Tērauda, qui est également au poste de directeur exécutif de PASOS (Association pour les politiques publiques en faveur d’une société ouverte).
La stratégie de ce réseau de Soros est de répliquer son modèle de pénétration de la société civile lettone aux autres pays européens. Cela aura certainement de profondes répercussions. La propagande et la coercition sorosienne n’a rien à apprendre des maîtres de la propagande hitlérienne, dans le sens où elle réussit à convertir à ses idées les masses et les intellectuels.
Le creuset letton
Peu d’observateurs occidentaux comprennent le rôle qu’a joué la Lettonie dans les conflits entre l’Occident et ce qu’on peut appeler les influences slaves. Sans faire de leçon d’Histoire, les idéaux de gens comme les théoriciens de l’âme balte et du criminel de guerre nazi Alfred Rosenberg, remontent à bien longtemps. Cela suffit pour comprendre que les Lettons, ainsi que les peuples des nations baltes, ont toujours été divisés le long de lignes de fractures idéologiques et politiques.
Cela s’est vérifié tout particulièrement avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque la moitié de la Lettonie était du côté de l’Allemagne nazie, tandis que l’autre moitié se battait avec les Soviétiques. Même les alinéas cachés du tristement célèbre Pacte Molotov-Ribbentrop, révèlent que l’Allemagne et l’Union soviétique se sont partagé des nations comme la Lettonie, et que ce pacte de non-agression a servi de modèle pour des accords passés plus récemment entre l’Occident et l’Europe de l’Est. On peut dès lors affirmer sans exagération que Soros n’aurait pas pu choisir de meilleur pays comme cible à déséquilibrer, selon ses méthodes inspirées de la politique allemande du Lebensraum. Je présenterai la situation des autres États baltes, de l’Ukraine et de la Géorgie dans des articles ultérieurs.
Comme vous commencez à l’entrevoir, les décennies d’ingénierie politique de Soros dans ces contrées, sont intimement liées à l’essor de sociétés et entrepreneurs privés comme Soros. Comme je l’expliquais, l’amplitude de cette influence est difficilement imaginable. De la Macédoine à la Moldavie et à la République tchèque, on comptabilise quelques 32 centres indépendants de politiques publiques dans 21 pays d’Europe centrale et orientale, ainsi qu’en Asie centrale; les subsides de Soros dans ces pays ont évolué en métastases d’un mécanisme de type cancéreux, soutenu par toute la classe politique, des maires aux avocats, en passant par des parlements entiers.
Le Nouvel ordre mondial n’est pas une soudaine lubie sur laquelle des théoriciens du complot aiment divaguer; il s’agit d’une réalité qui a supplanté la démocratie. Soros et ses associés ont déraciné la capacité du public à analyser la réalité, et l’ont remplacée par une autre vérité.
Pour illustrer comment les réseaux de Soros sont devenus largement et complètement interconnectés, nous n’avons qu’à observer les petites stratégies de compétition appelées La brigade, créées par la Fondation Soros en 2012. Si la Faculté d’études supérieures de droit de Riga peut infecter et influencer un vaste réseau d’écoles et d’universités à travers l’Europe, on imagine ce que des subventions et des bourses dirigées vers de plus petites structures peuvent convertir au niveau local et individuel.
La compétition La brigade est désormais fermée, mais il ne s’agit que d’une initiative parmi une multitude d’initiatives d’ensemencement, qui transforment une petite dotation financière en un outil efficace d’évangélisme pour les idéaux de Soros et du Nouvel ordre mondial. Ce qui n’était au début qu’une innocente initiative de politique publique et de stratégie par George Soros en Lettonie, a depuis infiltré jusqu’à la trame de la société civile du pays tout entier.
Les oracles de la garde rapprochée de Soros sont au courant des objectifs ultimes du Nouvel ordre qu’ils contribuent à créer, mais les innocents étudiants et citoyens à l’extrémité de la tentacule de cette pieuvre, ne sont que des pions à sacrifier. Les organisateurs de la défunte initiative La brigade ont tous atterri dans d’autres initiatives visant à endoctriner encore plus la jeunesse lettone. Ce profil Facebook montre comment la propagande est finement distillée via des liens vers du financement participatif, sur lesquels il est tentant de cliquer, et émaillé ça et là de symboles révolutionnaires subliminaux. Ainsi, la Fondation DOTS est la stratégie de politique étrangère de Soros qui a achevé sa première révolution: l’effort de financement de départ a fait germer les premières graines du changement, d’où a éclos une nouvelle société qui ignore la nature de ses origines.
La Lettonie est ainsi irréfutablement influencée non seulement par les idéologies de George Soros, mais même par celles de ceux qui sont plus puissants que lui. On ne connaît encore rien des tentatives d’influence de Washington et Londres sur un peuple et une nation souverains. Mais ne nous y trompons pas: George Soros n’est pas ce mage qui manipule le Nouvel ordre mondial depuis les coulisses, mais il en est l’un des fervents soutiens.
Il est le fossoyeur aguerri de l’idée brillante de société ouverte de Karl Popper; Soros ne fait qu’utiliser les idées de Popper à ses propres fins. Dans son ouvrage La société ouverte et ses ennemis, le philosophe décrit justement les gens comme Soros, qui recommandent l’utilisation du grondement social comme outil de changement des sociétés. Selon Popper, quelqu’un comme Soros se pense du niveau des grands rois philosophes comme Platon. Soros et ses associés, où qu’ils se trouvent, sont moins intéressés par l’avènement d’un monde nouveau, que par la fortification de l’ancien, celui basé sur l’élitisme. Ils ont recours au tribalisme typique de la nature humaine d’un côté, tout en promouvant une vraie démocratie libérale de l’autre.
C’est de cette manière que les citoyens de Lettonie sont séduits, contraints et finalement embrigadés au service de barons industriels. Les fondations Open Society, créées par George Soros, se réclament du nom et de la pensée du livre de Popper. En réalité, le Nouvel ordre mondial nous aveugle par des tours de passe-passe, tout en volant à l’humanité son droit à l’autodétermination. Dans ce creuset de pouvoir, des endroits comme la Lettonie deviennent le Lebensraum idéologique nécessaire à la survie de ces idées tyranniques.
Phil Butler
Phil Butler est un analyste en politiques publiques, politologue et expert sur l’Europe de l’Est, écrivant exclusivement pour le magazine en ligne New Eastern Outlook.
Traduit par Laurent Schiaparelli, relu par nadine pour le Saker francophone
Ping : Lebensraum – ANTI-MONDIALISATION
Ping : Les ONG de Soros, ou comment tailler en pièces les libertés en Géorgie – Le Saker Francophone
Ping : L’Open Society de Soros: la formation d’un Lebensraum idéologique pour l’Empire | frontieresblog